J'ai découvert ma vocation pour l'art un matin, alors que je préparais un doctorat sur le monde funéraire. Durant une interview de quatre heures avec deux gardiens de cimetière, où je me suis sentie transportée dans le roman du vieil homme et de la mer, la peinture m'a saisie. Je me suis lancée dans une quête de la couleur.
Il fallait néanmoins terminer la thèse, en s'efforçant d'atteindre une objectivité impossible.
Lorsque j'ai dû écrire la préface de ce travail, j'ai voulu donner au lecteur l'option de me critiquer. J'ai essayé de rendre compréhensible la composante subjective de ma recherche, de renvoyer les lecteurs à ma personnalité comme clé.
Ce paragraphe de cinq lignes est devenu le point de départ de mon premier roman, qui a été suivi de deux autres dans différents genres, dont la science-fiction. Je me suis également formée à l'astrologie et au tarot, une pratique qui m'a permis d'aborder la partie la plus vraie de l'être humain : son âme. Paradoxalement, pour certains, ce furent aussi des années d’intenses lectures scientifiques et, particulièrement, en mathématique.
Le Covid a eu une influence décisive. Après des années d'ermitage artistique, consacrées uniquement à l'écriture/lecture, à la peinture et à l'astrologie, j'ai commencé à travailler dans une crèche berlinoise lorsque les restrictions de contact ont été levées. Le petit univers de fantaisie des enfants a déclenché une vague d'inspiration inouïe - pleine d'espoir et de jeux. Une série de dessins est née le long d'un fil poétique - comme un conte de fées.
Cette expérience a révolutionné ma pratique artistique jusque-là trop souvent dans la recherche du sens, parallèlement à la découverte du théâtre d'improvisation que je pratique depuis. Ses méthodes parcourent désormais ma peinture à la recherche de la joie.
Enfin, je peux ajouter que je n’utilise pas l’IA pour imaginer ou pour peindre, et ne souhaite pas le faire dans le futur.
Kiki Smith